Ce qu’Internet fait vraiment à votre cerveau

Internet est-il bon pour notre bien-être et notre santé mentale ?

On serait tenté de dire non au regard des discussions en cours et de nombreuses recherches déjà publiées sur le sujet. Une étude récente, dont fait état la revue scientifique Nature, va toutefois à contre-courant de cette idée.

Des bienfaits semblables à une promenade dans la nature ?

Cette enquête d’ampleur mondiale a été menée sur une durée de 16 ans sur 2,4 millions de personnes et il convient donc de la prendre au sérieux. Ses conclusions sont à bien des égards stupéfiantes, puisque les chercheurs estiment que l’utilisation d’Internet a permis d’améliorer des facteurs de bien-être : satisfaction à l’égard de la vie, sentiment d’utilité.

Concrètement, les auteurs ont donc recueilli des données entre 2006 et 2021 dans 168 pays différents. C’est tout sauf un détail, car la plupart des recherches menées sur le sujet ont tendance à se focaliser un peu trop sur les États anglo-saxons.

Dans l’ensemble, ils notent que les personnes qui ont accès à Internet ont des résultats supérieurs de 8 % aux mesures de satisfaction de la vie par rapport à celles qui n’ont pas Internet. On semble l’avoir oublié, mais les activités en ligne peuvent ainsi permettre d’apprendre de nouvelles choses ou encore de se faire des amis, autant d’effets bénéfiques que tiennent à rappeler les scientifiques. Ils comparent cela aux bienfaits d’une balade dans la nature.

Pour nuancer leurs propos, les chercheurs citent toutefois le cas des femmes âgées de 15 à 24 ans. Il semble que ces dernières soient moins satisfaites de leur utilisation d’Internet. Cela s’explique selon eux, car elles se sentent moins bienvenues dans leurs activités en ligne et y passent davantage de temps.

Les réseaux sociaux pointés du doigt

Notons pour finir que les auteurs estiment que d’autres recherches sont nécessaires pour voir si l’utilisation d’Internet et le bien-être son bien sont des causes ou de simples associations sans lien. Pour nuancer les conclusions de cette enquête, on peut d’ailleurs mentionner la recherche des scientifiques de l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal qui relevaient en 2019 : « Ce que nous avons constaté à maintes reprises, c’est que les effets des réseaux sociaux ont été beaucoup plus importants que ceux des autres types d’écran numérique ».

Ainsi, ils notaient que sur des réseaux sociaux tels que Instagram, les jeunes sont susceptibles de comparer leurs vies à celles d’autres utilisateurs qui appartiennent ou feignent d’appartenir à des milieux sociaux plus favorisés, ce qui peut déconcerter et parfois attrister.

Source : Par Jean-Yves Alric via Presse-Citron